Samedi 14 Avril 2012
Les agriculteurs du secteur de Corbie ont questionné hier, à la salle des fêtes, archéologues et responsables du futur gazoduc qui passera sur leurs terres.
L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et la société GRT gaz sillonnent ces jours-ci la Picardie pour expliquer aux exploitants agricoles les titanesques travaux qu'ils s'apprêtent à réaliser, d'ici à2015, de Dunkerque à Marseille... en passant par la Somme et l'Oise. «Pour permettre au futur terminal méthanier de Dunkerque d'acheminer le gaz, nous construisons un gazoduc de 800 kilomètres. On l'appelle l'autoroute du gaz, mais son nom c'est Hauts de France II», explique François Lefebvre. Il sera situé à peine à une dizaine de mètres de Hauts de France I, que l'on avait construit dans le secteur», détaille t-il.
Ce gazoduc n'alimentera pas la commune de Corbie. Une canalisation de cette taille n'approvisionne, en effet, que les grands pôles de redistribution du gaz. «On organise une réunion publique à peu près toutes les dix mairies qu'on croise. Beaucoup de gens sont concernés», précise François Lefevre. L'étape préalable à toute intervention de GRT gaz, ce sont les fouilles archéologiques. L'opération se déroulera dans plusieurs endroits en Picardie, de Thièvres jusqu'à Cuvilly dans l'Oise.
Les exploitants agricoles, comme ceux du secteur de Corbie, verront archéologues et machines creuser de petites tranchées de 3 mètres de large, et de 30 à 80cm de profondeur sur leurs terres.
La dizaine d'archéologues saura, grâce à des analyses, «de quelle période seront les objets que nous allons trouver. Il y a du gallo-romain, du médiéval mais aussi peut-être des vestiges de la Préhistoire, dont la Picardie est le berceau en France», sourit Richard Ogier, de l'Inrap.
JÉRÔME PERROT le courrier picard.fr