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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 09:20

Vendredi 08 Octobre 2010

AMIENS « Putsch » au conseil municipal
Il est 18h45 quand une altercation éclate entre la directrice de communication de la Ville et la représentante des commerçants qui manifestaient.

Il est 18h45 quand une altercation éclate entre la directrice de communication de la Ville et la représentante des commerçants qui manifestaient.

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Face à l'occupation de la salle des délibérations hier soir par une centaine de commerçants en colère, le maire Gilles Demailly, brocardé par les manifestants, a été contraint d'annuler la séance du conseil municipal.

Il est 18 heures, jeudi, dans l'Hôtel de ville. Le conseil municipal vient de s'ouvrir.

18 h 15. La séance se tient depuis une demi-heure déjà et se poursuit avec l'intervention de l'élu communiste Cédric Maisse (dans la majorité mais en dissidence depuis quelques semaines) qui adresse une virulente critique au maire Gilles Demailly (PS). Il a apporté avec lui une pétition signée par 118 riverains qui contestent le stationnement résidentiel payant dans le quartier Sainte-Anne.

Dehors, on entend les cornes de brume des commerçants qui s'appprochent de l'Hôtel de ville, et la chanson de Daniel Balavoine « Quand on arrive en ville ». L'atmosphère est tendue. La garde rapprochée du maire fait des va-et-vient dans la salle et le tient au courant de la situation en lui murmurant à l'oreille.

« Demailly, démission ! »

18 h 30. La scène est surréaliste : les commerçants, qui avaient trouvé portes closes en arrivant, ont finalement réussi à pénétrer dans l'Hôtel de ville et se dirigent vers la salle du conseil, toujours au son des cornes de brume. Crispation du côté des élus de la majorité dont certains se lèvent pour aller finalement se poster devant les portes. Les manifestants sont toujours dans le couloir qui mène à la salle du conseil. Ils cognent dans les portes et hurlent : « On veut entrer ! »

Quelques élus tentent de faire barrage, provoquant la colère du cortège qui siffle les élus. La centaine de manifestants clame : « Demailly, démission ! Demailly démission », à plusieurs reprises. Avant de forcer les portes et de brandir leurs banderoles, bousculant ceux qui tentent de leur barrer le passage.

18 h 40. Le maire Gilles Demailly garde son sang froid et demande à la délégation de « quitter le conseil pour permettre aux élus de délibérer comme cela se fait dans une démocratie ». La riposte des commerçants ne se fait pas attendre. « Vous ne nous laissez pas travailler, nous ne vous laisserons pas travailler ! », lui lance Fabienne Preumont, présidente de l'association Les Commerçants du centre-ville ont du bon sens. Devant les portes, le reste du cortège l'encourage et chuchote : « Il ne faut surtout pas sortir ».

18 h 45. La situation s'envenime. La responsable de l'association veut prendre le micro pour s'exprimer et exiger un entretien avec le maire. La directrice de communication de la Ville, Annick Carbonnier, perd son sang froid et lui retire énergiquement les micros qu'elle tente de prendre. Dans le couloir, les manifestants protestent en voyant la scène. Ils crient : « Prend le micro Fabienne ! ».

18 h 50. Si sa garde rapprochée a visiblement perdu le contrôle de la situation, le maire, lui, reste calme tout en demandant l'intervention de la police municipale. Des altercations verbales commencent à éclater dans la salle entre élus de la majorité et manifestants qui, depuis, ont tous investi la salle.

19 heures. Le maire leur demande une nouvelle fois de quitter le conseil. Devant leur refus, il demande la suspension de la séance et quitte la salle. Un groupe de commerçants l'interpelle à l'extérieur pour lui demander un entretien. Il refuse, dénonçant « des méthodes de putschistes ».

19 h 45. Les manifestants n'ont toujours pas quitté l'Hôtel de ville. Tous les conseillers municipaux reviennent dans la salle. Gilles Demailly, devant le nouveau refus des commerçants, clôt définitivement le conseil municipal.

TÉRÉZINHA DIAS, JEANNE DEMILLY, CHRSTOPHE VERKEST source le courrier picard.fr

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