Samedi 17 Décembre 2011
«Je ne veux en aucune manière que mon éventuelle candidature puisse diviser. Et il va de soi qu'elle devra être soumise au vote des militants, » affirme Jack Lang.
Pressenti pour être candidat socialiste aux prochaines législatives dans la Somme, l'actuel député du Pas-de-Calais a sa version sur son arrivée en Picardie.
Êtes-vous candidat sur Amiens-Abbeville?
J'ai été sollicité par Nicolas Dumont, premier secrétaire fédéral, maire d'Abbeville, ainsi que par d'autres élus avec qui je me suis entretenu, comme le président de la Région. Ils m'ont dit leur souhait que je sois candidat. Je ne me suis pas auto-proclamé. Aucune instance ne m'a imposé au forceps. J'ai été touché et ému par la demande de Nicolas Dumont. L'idée ne me laisse pas indifférent. Mais il faut que toutes les circonstances soient réunies.
Lesquelles?
Je ne veux en aucune manière que mon éventuelle candidature puisse diviser. Je souhaite au contraire qu'elle soit rassembleuse. Et il va de soi qu'elle devra être soumise au vote des militants, je l'ai demandé moi-même à la fédération.
À la vue notamment de ce qui s'est passé avec Christophe Borgel ?
Je ne veux entrer dans aucune polémique.
Mais vous venez de refuser de vous soumettre au vote des militants dans le Pas-de-Calais. Pourquoi accepter ici ce que vous refusez là-bas?
La circonscription en question n'était plus vraiment la mienne. Si elle porte toujours le même numéro, elle a été profondément redécoupée et à 70% ce n'est plus la même.
Quand ferez vous part de votre décision?
Laissons les choses se décanter, ma décision interviendra dans les prochains jours.
Mais avez-vous vraiment envie de venir?
Dans le cadre de mes fonctions antérieures, ministre de la Culture ou ministre de l'Éducation, j'ai beaucoup agi en faveur de la Picardie en général, et plus particulièrement d'Amiens. J'ai soutenu des projets de développement et d'investissements de l'université. J'y suis d'ailleurs venu plusieurs fois. Et j'ai encouragé toute une série de réalisations, de la Maison de la Culture à la restauration de la cathédrale d'Amiens, en passant par les vitraux de Manessier à Abbeville.
En raison des inégalités entre la Picardie et les autres régions, j'avais par ailleurs décidé, en tant que ministre de l'Éducation, que la région bénéficierait d'une dotation très importante dans le cadre du plan pluriannuel de création d'emplois de professeurs dans les écoles, les collèges et les lycées. Les gouvernements ultérieurs ont été appelés à supprimer beaucoup de ces postes.
Si je peux à nouveau être utile par mon expérience, ma connaissance de la région et les engagements concrets qui ont été les miens à plusieurs reprises, j'en serais très heureux. Mais la décision de me porter candidat n'est pas tout à fait prise.
Dans le Pas-de-Calais où vous restez élu jusqu'aux prochaines législatives, on vous dit très absent du terrain. Est-ce exact?
Ce n'est pas vrai. Interrogez le maire de Boulogne... Parmi les mérites qui peuvent être les miens, là où je suis en responsabilités je me bats pour que la région ou la ville dont je suis le représentant puisse obtenir et arracher des moyens, des crédits, des équipements et des infrastructures. Je suis à l'origine d'une série importante de réalisations dans le Pas-de-Calais, l'enseignement de la médecine à Boulogne, le Centre Pompidou Mobile, l'essor de l'université du littoral, la création de pôles de compétitivité et d'un campus universitaire international.
En cas de victoire de la gauche à la présidentielle, pourriez-vous être rappelé au gouvernement?
Aujourd'hui, je me bats sans aucune autre ambition que la victoire de François Hollande. Pour le reste, on verra bien.
Proposrecueillispar
PASCAL MUREAU
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