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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 11:17
PICARDIE Des nouveaux trains passe-partout

La Région s'est équipée de seize AGC Bi-Bi. Cinq sont déjà sur place. Présentation de ce train automoteur TER capable de rouler sur les lignes électrifiées ou non. Son arrivée va révolutionner le paysage ferroviaire picard.

Extérieurement, rien ou presque ne le distingue de l'AGC, l'Automoteur Grande Capacité du Canadien Bombardier, qui s'est imposé ces dernières années dans le paysage du TER français. Excepté la présence d'un pantographe en toiture, ce bras articulé qui permet aux engins électriques de capter le courant.

Les premiers AGC Bi-Bi, comme bi-mode-bi-courant, sont arrivés en Picardie il y a peu. Une arrivée qui annonce une véritable révolution dans le paysage ferroviaire.

« Cet engin est capable de passer indistinctement des lignes non-électrifiées aux lignes électrifiées, rappelle Olivier Kula, cadre transport-traction à l'établissement traction d'Amiens. Cela permettra de remplacer des vieux matériels mais surtout de donner davantage de souplesse dans l'organisation des transports dans la région ».

Cinq unités ont été livrées et servent surtout à ce jour à la formation des conducteurs : « Même si on connaissait bien dans la région le matériel AGC, c'est un vrai changement pour nous, rappelle Jacky Petit, mécanicien à Amiens en formation sur l'engin. Il faut se faire à la conduite et surtout à la réglementation particulière liée à ce type de rame... »

Grosse accélération

En gare d'Amiens, le signal vient de passer au vert. Démarrage en douceur pour une marche d'essai en direction d'Albert. Passé le Pont de la Solitude, Jacky Petit pousse la mécanique : « Ça accélère beaucoup plus fort que l'AGC en mode diesel. C'est vraiment surprenant... »

À ses côtés, Olivier Kula rappelle que 120 conducteurs des dépôts SNCF d'Amiens et de Tergnier se formeront à terme, à la conduite de ces engins. « En soi, ce n'est pas très compliqué, rappelle le cadre. La plupart des agents connaissent à la fois la traction électrique et la traction thermique. Là il faut simplement intégrer le fait que l'on peut passer de l'un à l'autre, et les procédures liées à ce changement... »

Le complexe de Longueau, le pont de Lamotte-Brebière... L'engin atteint 160 km/h avec facilité. Peu après Corbie, Jacky Petit s'essaye à un freinage d'urgence, avant d'entrer au pas en gare d'Albert.

Appel radio au poste de régulation et demande d'autorisation pour effectuer le retour en mode diesel... Si techniquement l'AGC Bi-Bi passe avec une grande aisance d'un mode de traction à l'autre, y compris sans s'arrêter, sur le plan de la réglementation, les procédures sont strictement encadrées et soumises à autorisation. Pas question en effet de jouer avec le courant 25 000 volts.

Autorisation accordée : aux manettes, Stéphane a remplacé Jacky Petit. Le ronronnement du diesel a remplacé le bourdonnement du transformateur ; la montée en vitesse est cette fois, nettement plus longue. L'engin finit tout de même par atteindre les 160 km/h mais on apprécie ici tout l'apport de la traction électrique.

Au bord de la voie, un signal blanc sur fond noir qui ne s'applique qu'à la traction électrique... Le formateur rappelle aux deux conducteurs qu'il leur faudra, avec ce genre d'engin, se méfier du « délit d'habitude » qui pourrait leur faire oublier qu'ils sont passés d'un mode à l'autre. L'unique piège à éviter sur un engin qui devrait très vite faire étalage de ses qualités et contribuer à améliorer encore la qualité d'un TER déjà largement plébiscité.

PHILIPPE FLUCKIGER

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