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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 23:33
CORBIE Amertume et tristesse hier pour les anciens salariés de BVR
Les anciens salariés ont récupéré leurs affaires hier matin. (Photo Fred HASLIN)

Les anciens salariés ont récupéré leurs affaires hier matin. (Photo Fred HASLIN)

Les anciens salariés de l'usine de textile sont venus récupérer leurs affaires hier matin. Certains exprimaient leur colère, d'autres leur tristesse.

Hier matin, 11 heures. Devant les locaux de BVR, les 22 anciens salariés de cette usine de textile patientent. Ils ont appris la liquidation de l'entreprise cet été et se rendent une dernière fois sur le site pour récupérer leurs effets personnels.

Après quelques minutes d'attente, ils pénètrent dans les lieux. Les plans de travail sont couverts de poussière, les machines ne fonctionnent plus. Seuls les pas résonnent dans les locaux vides.

Partagé entre l'amertume et la tristesse, l'un d'entre eux témoigne : «Je reproche surtout au patron son manque de franchise. Il reste des zones d'ombre à éclaircir. Je suis écœuré par la situation. Mais je ressens aussi beaucoup de tristesse car il régnait ici une très bonne ambiance avec les autres collègues. »

Tourner la page

Pour Thérèse Ossart, qui avait intégré l'entreprise il y a près de 30 ans, cette dernière journée est surtout un soulagement. «Quand je suis arrivée ici, nous étions 380 employés. Il y a donc eu de nombreux départs. Mais cela s'est toujours fait en douceur, sur la base du volontariat. Aujourd'hui c'est différent. Mais je ne suis pas triste. On se doutait bien que quelque chose se tramait. Je vis ce moment comme un soulagement car je vais enfin pouvoir tourner la page et passer à autre chose. »

Un commissaire priseur est également présent. Son rôle : estimer le coût du matériel pour la revente. L'ancien patron, Mickaël Lévy est attendu de pied ferme par les salariés laissés sur le carreau. «Nous voulons qu'il nous rende des comptes. Nous avons été roulés dans la farine. Il y a d'énormes incohérences dans ce dossier. Nous le soupçonnons de ne pas avoir demandé la mise en sauvegarde qui était prévue pour sauver l'entreprise et d'avoir directement effectué une demande de redressement judiciaire », peste Jean-Michel Hébert, délégué syndical. Autant de points sur lesquels la direction n'a pu être jointe par notre rédaction.

Interrogés sur leur avenir, les 22 salariés sont là aussi perplexes. « Tout le monde se demande ce que va devenir le site mais personne ne se soucie de nous », regrette l'un d'entre eux. «Même si beaucoup d'entre nous sont en fin de carrière, d'autres sont encore jeunes et ne connaissent que ce métier (ndlr : tricotage et ennoblissement des textiles). Pour eux, ça risque d'être très difficile. »

LORETTA RIZZUTO

source Le courrier picard.fr

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