CORBIE : Ambiance d'élections au marché

Samedi 12 Mars 2011

 
CORBIE  : Ambiance d'élections hier au marché

Les trois principaux candidats étaient au marché de Corbie hier matin. Ce qui a valu quelques échanges brefs mais vifs entre le représentant du FN et Alain Babaut.

L'ambiance était printanière hier au marché de Corbie. Et le maire, Alain Babaut, d'excellente humeur. Sur le chemin de la mairie au marché, où il vient distribuer son dernier document électoral pour les cantonales, pas moins de quatre administrés-amis-électeurs ont fait le détour pour le saluer.

Une bise à l'une, un «je te revois mardi» à l'autre, il est ici chez lui. Une de ses supportrices avec laquelle nous prolongeons la conversation résume: «Ici à Corbie, nous avons un bon maire et naturellement je voterai pour lui. Mais c'est quand même plus dur pour tout le monde aujourd'hui. Avant, à la fin du mois, on arrivait quand même à mettre un peu de sous de côté.Aujourd'hui, ce n'est plus possible.»

Face aux soucis quotidiens, à la colère et au désarroi

Mais voilà qu'apparaît le candidat du Front national, Patrice Dalrue, qui ne fait pratiquement pas campagne sur le terrain mais pourrait très bien devenir l'arbitre de cette élection, comme il le fut en2004 en se maintenant au second tour, faisant battre Alain Gest.

Et Alain Babaut en a gros sur le cœur : Patrice Dalrue n'a pas mis sa propre photo mais celle de Marine Le Pen, sur les affiches électorales. «Vous pourriez assumer tout de même!», lui lance-t-il.

Le candidat FN tourne rapidement les talons, nous expliquant qu'il s'agirait en fait d'une erreur de l'imprimeur. Il vient saluer le marchand de jouets, un ami, qui lance: « Moi, on me prend 1229euros de cotisations par mois pour une retraite qui fera à peine 900 euros par mois. Et pendant ce temps, on donne 800euros par mois à des gens qui ne veulent pas travailler.»

De l'autre coté du marché, la conseillère générale sortante, Isabelle Demaison, s'est soigneusement éloignée de ce combat dont dépend peut-être son sort. Mais elle a à cet instant, la mine particulièrement grave.

Un homme âgé et visiblement fatigué s'adresse à elle: sa femme, qui est avec lui, est atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis 2ans. Il s'en occupe seul et n'a demandé aucune aide.

Mais il s'épuise. «Vous ne devez surtout pas rester seul monsieur, vous n'y arriverez jamais. Allez au centre de soins de Fouilloy et voyez également la directrice de la maison de retraite de Corbie», insiste-t-elle avant de laisser ses coordonnées. Mais l'épouse malade, qui est à ses côtés, s'impatiente et devient agressive. L'entretien est écourté.

Ainsi vont les campagnes électorales: de la convivialité, des préoccupations électorales, des drames humains... Et les courses qu'il faut se dépêcher de terminer, car le repas de midi n'attend pas.

BENOÎT DELESPIERRE  source le courrier picard.fr