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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 23:01
AMIENS Le maire et sa colistière s'affichent mal
 

L'élue conteste cette procédure, au nom de son iniquité. Car selon elle, son adversaire Olivier Jardé ne s'était rien vu réclamer par l'ancienne mairie.

L'élue Sarah Thuilliez (PS) contestait jeudi devant le tribunal une facture d'enlèvement d'affichage sauvage de 2007. Lancée par Gilles de Robien, la procédure a été poursuivie par Gilles Demailly.

On savait déjà que ça collait moyennement entre Gilles Demailly et Sarah Thuilliez. Une vieille affaire d'affichage électoral sauvage, exhumée hier devant le tribunal administratif, en a redonné une nouvelle illustration.

Retour en 2007. Sarah Thuilliez, alors future nº2 de la liste aux municipales de Gilles Demailly, et par ailleurs candidate aux législatives sur la circonscription sud d'Amiens, est épinglée par le maire d'alors.

Gilles de Robien lui réclame en effet 1 000 € pour l'enlèvement d'affiches apposées indûment en deux lieux de la ville bien connus des colleurs.

« Ces deux panneaux, tous les candidats mais aussi les tourneurs de spectacles s'en sont servis », raconte Philippe Casier, secrétaire de section PS et proche de Sarah Thuilliez. Sauf que Jean-Yves Bourgois et Olivier Jardé, candidats de la droite, eux, « n'ont jamais été inquiétés par Gilles de Robien pour des faits similaires. »

Le communiste Maxime Gremetz pour sa part a choisi de négocier une réduction de moitié (à 800 €) de sa facture. Mais pas Sarah Thuilliez, qui au nom de « l'iniquité » de la procédure, décide alors de déposer un recours au tribunal.

Mars 2008, coup de théâtre politique. Avec le basculement de la mairie, la candidate pensait que l'affaire en resterait là. Mais au lieu de ça, Gilles Demailly a choisi de poursuivre le dossier initié par son prédécesseur. « Ce qui revient à ce que le maire argumente contre Sarah Thuilliez et reprenne la décision injuste et partisane de son prédécesseur. Cela fait désordre ! » Pour ne rien faciliter, le PS décide de régler la note dans le dos de sa candidate.

Total en tout cas, « cette affaire n'aurait jamais dû se retrouver en justice », conclut aujourd'hui Sarah Thuilliez. Qui n'oublie pas non plus la période houleuse de fin 2008 où elle s'était vu retirer par Gilles Demailly sa délégation aux transports dès novembre 2008.

« Je n'ai ni budget, ni moyens humains pour travailler »

Pour éteindre le torchon qui brûlait entre eux, le maire l'avait ensuite réaffectée à l'aménagement numérique du territoire. Depuis, « je dépends des autres élus. Je n'ai ni budget, ni moyens humains pour travailler », raconte-t-elle, amère « mais plus sereine aujourd'hui. »

Sereine, elle l'était encore hier un peu. Car au vu des conclusions du rapporteur de la juridiction administrative, Sarah Thuilliez pourrait ne plus devoir payer la note à la Ville, estimée finalement à 873 €.

Et le plus caustique dans tout ça, c'est que dans cette hypothèse, la Ville devrait donc rembourser à Sarah Thuilliez cette somme pourtant déjà réglée par le parti socialiste !

Symbolique, la bisbille aura eu le mérite aussi de remettre en lumière un manque d'espace d'affichage libre et d'opinion dans la Ville dénoncé depuis longtemps par la gauche amiénoise.

Si l'ancienne municipalité affirmait respecter les normes en la matière, le programme de campagne des « Unis et solidaires » le promettait en tout cas : « Nous favoriserons l'affichage libre et non commercial. »

Un projet serait justement en cours à ce sujet à la mairie. Tant mieux. Car vu l'enchaînement des élections d'ici 2014, l'initiative permettra d'éviter à l'avenir aux élus et candidats de se coller... des procès.

GAËL RIVALLAIN source Courrier picard

 

Vendredi 02 Juillet 2010

 « Garder la ville propre »

Interrogée hier sur l'affaire, la mairie nous a apporté la réponse suivante :

« La Ville d'Amiens tient à préciser qu'en 2007, Gilles de Robien, alors maire d'Amiens, a demandé à Mme Thuilliez de rembourser le montant des frais engagés par la Ville pour enlever les affiches apposées illégalement lors de la campagne des législatives. Mme Thuilliez a attaqué cette décision. Après que le paiement du titre de recette a été pris en charge par son organisation politique, Mme Thuilliez n'a pas pour autant retiré son recours : la décision de poursuivre la procédure lui incombe donc. Gilles Demailly précise qu'il n'a aucun différend politique en ce domaine avec l'intéressée, mais profite de l'occasion pour réaffirmer sa volonté de garder la ville propre. Cette notion est chère au cœur des Amiénois et il la partage. A cet effet, et encore tout récemment, il a rappelé aux différents acteurs de différentes campagnes électorales ou manifestations sa ferme opposition à l'affichage sauvage et a affirmé son intention de voir respecter cette volonté. »

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