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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 11:24

 

La polémique de la veille au Liban n'a pas entaché sa visite à Jérusalem.
Par FRANÇOIS Didier Correspondant de Jérusalem
Mal connue en Israël, où elle séjourne pour la première fois, Ségolène Royal intrigue. Mais il est difficile de trouver dans la presse israélienne la moindre trace de la controverse française autour du voyage de la candidate socialiste au Proche-Orient. Pas le moindre écho aux déclarations de la droite, qui accuse Royal d'avoir commis une faute grave en ne corrigeant pas un élu islamiste qui comparait l'invasion israélienne du Liban de 1982 à l'occupation de la France par les nazis. «Mme Royal fait ce qu'elle veut. Elle a déclenché une très grave polémique, a déclaré hier Nicolas Sarkozy. La situation là-bas est déjà extrêmement compliquée, il faut donc agir avec beaucoup de mesure.» Le Jerusalem Post préfère noter la condamnation de ces propos «inacceptables et haineux» par Ségolène Royal au lendemain de sa rencontre.
 
Sérieuses chances.  «La France tonne, Israël l'embrasse», titre pour sa part le Yédiot Aharonot. Il est vrai que les autorités israéliennes réservent un accueil très chaleureux à la candidate socialiste. Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères et pilier du gouvernement, l'a invitée à dîner dimanche. Le Premier ministre, Ehud Olmert, qui recevait Ségolène Royal, hier, dans ses bureaux de la Knesset, s'est montré très intéressé par sa prise de position sur le dossier du nucléaire iranien. «Je suis la seule dirigeante politique française à m'être prononcée contre l'accession de l'Iran au nucléaire civil. Lorsque j'ai  exprimé  cette position, j'ai entendu les mêmes reproches, formulés par les mêmes personnes. Le Premier ministre israélien m'a, lui, remerciée pour cette prise de position.» 
Gages. Ce traitement indique combien les officiels israéliens jugent sérieuses les chances de la candidate socialiste de remporter la présidentielle. Fins diplomates, ils ont préféré sonder la personnalité de celle qui pourrait se retrouver une partenaire obligée du jeu proche-oriental. Pragmatiques, ils espèrent convaincre Ségolène Royal de l'importance d'une reconnaissance du droit de l'Etat juif à se défendre et ne veulent pas se laisser prendre en otage dans une escarmouche franco-française. La candidate socialiste a d'ailleurs donné des gages de sa compréhension des logiques régionales. Lors de sa rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas, elle a rappelé les fondamentaux de la diplomatie européenne. «Les principes de la paix sont connus : le peuple palestinien a droit à un Etat souverain et viable, et Israël a droit à une sécurité durable.» 
Dans un registre plus émotionnel, à l'issue d'une visite au mémorial de la Shoah, à Yad Vashem, Royal a allumé la flamme éternelle à la mémoire des 6 millions de juifs exterminés par les nazis. Sur le livre d'or, elle a écrit : «On est secoué au plus profond de soi, et l'on partage l'insubmersible volonté d'Israël et la soif de justice. Ceux et celles qui sont revenus et qui ont reconstruit leurs racines en portant malgré tout cela les forces de la vie sont les véritables héros de notre temps. Merci.» 
source libération.fr
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