Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 08:06

P7010032.JPG

Lundi 02 Juillet 2012

SOMME Quand les peuples honorent la mémoire de leurs soldats
À Thiepval, devant le mémorial britannique, le cadre majestueux donne toujours une dimension particulière aux cérémonies.

À Thiepval, devant le mémorial britannique, le cadre majestueux donne toujours une dimension particulière aux cérémonies.

publicité

Émotion et recueillement, hier, toute la journée. Le 96e anniversaire de la Bataille de la Somme a attiré beaucoup de monde, comme chaque année.

Des brouhahas, un tir de fumigène, et le silence total. Dimanche, 7h28 exactement, début des festivités pour le 96e anniversaire de la Bataille de la Somme.

Comme chaque année, c'est au trou de mine à Ovillers-la-Boisselle que le public s'est réuni. Des Français, des Australiens, des Allemands. Et beaucoup de Britanniques. Cette cérémonie, c'est leur cérémonie. Les discours se font d'ailleurs majoritairement dans la langue de Shakespeare (seuls quelques passages sont traduits en français).

Prière, chants, lectures, dépôts de gerbe, les symboles de cette cérémonie du souvenir s'enchaînent, dans un silence très respectueux. Religieux même.

 
Vidéo EMMANUELLE BOBINEAU

Pas un mot plus haut que l'autre, tout est réglé à la lettre, et c'est sans doute ce qui donne son caractère impressionnant à la scène. Odile, Amiénoise de 26 ans, participait pour la première fois à cette commémoration: «C'est un beau travail de mémoire. C'est sûr, je reviendrai.» Pas de barrière de la langue: même ce Picard «qui ne parle pas un mot d'anglais» a compris le message: «Il ne faut pas oublier nos morts, pour que l'horreur de la guerre cesse.»

Il est 8h30, le public est invité à jeter des coquelicots dans le trou de la mine. Fin de cette première cérémonie. Direction le Cairn et le monument aux morts de Contalmaison.

Puis le mémorial de Thiepval, où converge la foule chaque année. La taille du monument ajoute à l'émotion des événements. Amanda est Anglaise, elle est venue exprès avec son ami rendre hommage à ses aïeux tombés sur le front: «Ce site est magnifique. En Angleterre, nous accordons beaucoup d'importance au devoir de mémoire. Venir ici, c'est une étape pour construire ma vie d'adulte. »

Silence, fin, la foule se disperse. Après une courte pause déjeuner, les cérémonies reprennent. À la tour d'Ulster de Thiepval, au parc terre-neuvien de Beaumont-Hamel, aux cimetières de Fricourt et Albert, et, enfin, à l'église de Pozières.

«C'est épuisant, confie ce Picard amateur de photos, mais il faut vraiment l'avoir fait au moins une fois dans sa vie. Moi, c'est la troisième fois que je viens. À chaque fois, il fait beau et à chaque fois, ça me prend aux tripes.»

Et l'an prochain? «Je reviendrai», parce que le devoir de mémoire, c'est chaque jour qu'il faut le respecter, «pas seulement une fois par an. Les Britanniques respectent leurs morts, davantage que nous. À nous de prendre exemple.»

EMMANUELLE BOBINEAU source le courrier picard.fr

Partager cet article
Repost0

commentaires