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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 13:49

"Mémoire(s) de Terre(s)"
Du 28 Septembre 2010 au 22 Octobre 2010
Agnès GOMEZ , Jean- Michel HENIQUEZ / Hélene NATY
Installation de vidéos et d'objets afin de tenter de répondre à l'interrogation: La guerre est-elle représentable?

 

memoires-de-terres.jpg

 

 

  

 

« DU COTON DANS LES OREILLES »

" Qui tend l’oreille entend le bruit des siècles, ils grésillent c’est de la paille qui brûle… "

Pierre Garnier

1916 La Bataille de la Somme (Poème)

Sommes-nous sourds pour ne pas entendre le cliquetis actuel des armes ? Avons-nous donc du « Coton dans les oreilles » ?

C’est ce titre emprunté à Apollinaire qu’ont souhaité donner Agnès Gomez et Jean-Michel Héniquez à leur installation. Agnès Gomez présentant « Shrapnell », un ensemble de pièces en terre cuite et Jean-Michel Héniquez une vidéo intitulée « Décalogue ». La Somme - la Guerre - la Grande Guerre. Prenant appui sur la première guerre mondiale, tous deux interrogent la guerre en général. Ils ont le parti pris de ne pas montrer les images de morts, de souffrances, de destructions qui accompa-gnent généralement de telles évocations. Les guerres actuelles ne se veulent-elles pas sans images ?

 

 

« Shrapnell » (Agnès Gomez)

Shrapnell est une arme anti-personnel, un « obus à balles » qui a pris le nom de son inventeur, un lieutenant anglais appartenant au Corps royal de l’artillerie britannique. Améliorée peu à peu, elle est très « efficace », En Picardie, la Grande Guerre est très prégnante, et certains de ses habitants se souviennent d’avoir ra-massé, lorsqu’ils étaient enfants, les shrapnells disséminés dans les champs pour les revendre.

«

Shrapnell

» : 40 pièces en terre cuite partiellement émaillées, 10 cm diamètre environ chacune.

L’extrême sensibilité du matériau, l’argile, autorise toutes les déforma-tions, les fissures, les craquelures, qui deviennent en cuisant cicatrices, fentes, nez écrasé, oreille abîmée, gueule cassée.

L’émail, blanc ou gris foncé, s’écoule en trace satinée sur les sphères anthropomorphes.

Réalisées en argile claire à partir d’un moule qui confère à l’ensemble une certaine unité formelle, chaque pièce est unique car retravaillée une à une.

Le travail en série introduit la diversité dans le semblable, et renvoie ainsi de façon métaphorique à la spécificité de chaque individu.

 

 

  

« Décalogue »

(Jean-Michel Héniquez)

J-M Héniquez tente, pour sa part, de répondre aux interrogations : la guerre est-elle représentable ? Com-ment combler la béance entre le paysage qu'on voit aujourd'hui et ce qu'on sait de ce même lieu, théâtre de la bataille d'hier ? Peut-on faire émerger l’histoire que les lieux portent en eux comme une cicatrice invisible laissée par le passé ?

«

Décalogue » : Littéralement : Les dix paroles, est une suite de 10 « tableaux » formant un ensemble ho-mogène vidéographique (5 min 37 s)

 

 

« FORÊTS DE GUERRE »

 

(Hélène Naty)

Des cylindres en terre cuite évoquant la texture de l’écorce sont suspendus dans un parallélépipède métallique.

Ces fragments de terre sont associés à des rou-leaux de papier calque sur lequel sont imprimées des photographies de troncs d’arbre.

Le contraste de la terre (sa pesanteur/son opacité) et le papier calque (sa légèreté/sa translucidité) suggère les sentiments ambivalents que suscite la forêt : angoisse ou sérénité, mais aussi nous rap-pelle que sous son apparente immortalité, elle reste vite le jouet du feu, de la guerre, de l’homme.

 

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