"Sarkozy va perdre" de Jacques FLEURY du parti socialiste

  

Billet n°117                                                                                            dimanche 29 avril 2007

Il va perdre…

            Je ne sais si vous l’aviez remarqué comme moi. Pendant la campagne interne, l’enthousiasme pro Ségolène s’était largement répandu hors les murs du Parti. Je recevais des messages, on m’encourageait vivement à soutenir s a candidature, on s’étonnait qu’elle ne soit pas mon choix. Puis une fois le discours de Villepinte prononcé, une chape de silence était tombée sur notre candidate. Comme si chacun se trouvait inquiet de l’audace qu’avaient eu les socialistes à se choisir une femme candidate. On laissait l’adversaire prendre le dessus, mettre en doute les compétences de cette nouvelle venue. Il est vrai que les prestations en meeting de Ségolène n’étaient pas convaincantes. Figée, masquée, elle donnait l’impression d’être surprise d’être là !

            Eh bien cette inquiétude relève désormais du passé. Autour de moi le sourire est revenu. On m’interpelle à nouveau. Alors on va gagner ? C’est vrai que Ségolène est redevenue elle-même, au fil des émissions et débats télévisés : sereine, pugnace, convaincue, quasi mitterrandienne dans le style. Le débat/ dialogue qui l’a opposée hier à Bayrou vient de la « booster » une nouvelle fois. Il  a montré qu’elle était capable de dialoguer avec tout républicain mais qu’elle ne cédait pas d’un pouce sur le projet qu’elle s’est construit. « Débat réussi » titre Le Monde. Même Jean Luc Mélanchon s’en est réjoui.

            Est-ce le printemps ? Le parfum des lilas dans les jardins ? Ségolène s’épanouit !

Et l’autre commence à perdre les pédales. Ce grand démocrate traite le dialogue Bayrou / Ségolène de « bavasserie ».  Il a même récemment évoqué le programme de notre candidate comme je ne sais quel retour de l’état soviétique. Il va nous faire le coup des chars russes !

Et pourtant il n’avait pas encore vu le titre du Monde ! Peut être avait-il mal digéré celui du Point : «  Peut-il être battu » ?  La question  à la « une » d’un grand hebdomadaire de droite est ravageuse. Le doute est installé ! Crime de lèse majesté sarkozienne ! Qui aurait osé poser une telle question, il y a huit jours ? Pour quelqu’un qui ne pense qu à la Présidence de la République depuis qu’il est en âge de se raser, pour quelqu’un qui sentait si bien la campagne, c’est plus que rageant, c’est insupportable, c’est inacceptable. Les plombs sont en train de fondre !

On va gagner. Le débat du 2 mai sera intéressant. Deux styles vont s’opposer : celui d’un Sarkozy qui voudrait que l’on confonde agitation et dynamisme, celui de Ségolène qui trace son sillon avec la constance de quelqu’un qui sait qu’elle va gagner. Au lendemain du débat la droite dira que le sortant l’a emporté et nous, nous saurons que la meilleure était Ségolène. De toutes façons maintenant Sarkozy a enclenché sa machine à perdre. Il ne nous reste qu’à la pousser de toutes nos forces.

                                                                             JacquesFleury 

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