Cette campagne était mon dernier combat législatif. Même si je pressentais qu’il ne serait pas victorieux, je ne regrette pas de l’avoir assumé.
Je remercie vivement les 43,35% des électeurs de cette sixième circonscription qui m’ont confirmé leur confiance, et à travers moi ont marqué, avec sagesse, leur attachement à la gauche. Quant aux autres, en tous cas ceux qui ne font pas partie des quelques privilégiés de cette société, ils ont et ils auront la politique et les hommes politiques qu’ils méritent. Ce n’est pas nouveau que les peuples ne reconnaissent pas ceux qui les trompent. Ils s’attachent trop souvent aux détails qui permettent de mieux les manipuler et oublient l’essentiel : jamais leur sort ne s’est amélioré sous des gouvernements de droite.
J’ai été heureux pendant tant d’années de militer pour le socialisme dans ce département. Il est vrai que je suis aujourd’hui déçu de constater que le parti auquel j’appartiens a pris tant de distance avec ce qui a fondé il y a plusieurs décennies mon adhésion à cette idéal. Ce n’est pas la seule raison mais c’est l’une des causes de l’éloignement à l’égard du socialisme de tous ceux, largement majoritaires dans le pays, qui ont été, qui sont et qui seront les principales victimes de la droite au pouvoir. Même si la vague des modes et celle des ambitions peuvent éloigner du socialisme, je reste confiant car face au « mensonge triomphant » la sagesse et la force des choses nous y feront revenir un jour ou l’autre.
Depuis 1981 en moyenne un électeur sur deux m’a fait confiance. Ce sera l’honneur de ma vie. Je sais que désormais d’autres que moi porteront les couleurs du socialisme dans cette circonscription difficile mais je garderai la fierté d’avoir été jusqu’à présent le seul député de gauche qu’elle ait jamais envoyé à l’Assemblée Nationale. Je leur souhaite bon courage.
Jacques Fleury
Candidat (PS) des forces de Gauche et de progrès de la 6ème circonscription de la Somme